"Ce qui m’anime en qualité de détective privé, c’est de pouvoir aider les personnes qui subissent un préjudice et de les aider à mieux pouvoir se défendre. C’est très valorisant de se sentir utile pour autrui.".
Bonjour Christine, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?
C’est en 2008, que je décide de changer de voie professionnelle et d’entrer en formation pour apprendre le métier de détective privé. Dès l’obtention du diplôme en 2010, j’ouvre l’Agence Est Investigations à Strasbourg.
Quelles étaient tes professions avant de découvrir celle de détective privé?
J’ai tout d’abord exercé dans le domaine de l’optique lunetterie pendant 4 ans avant de rejoindre un grand groupe d’assurance. Au sein de cette compagnie, j’ai pu évoluer vers différents postes, passant de la gestion de portefeuille d’assurance vie à l’élaboration de propositions commerciales en matière d’assurance collective pour finir au service de « lutte contre la fraude à l’assurance ».
Comment as-tu découvert le métier de détective ?
C’est en me questionnant sur mes envies professionnelles que j’ai pris attache avec un consultant en ressources humaines. Les conclusions de ce dernier m’ont encouragée à rechercher les formations de détective privé.
Au fond de moi, dans mon cœur de petite fille, j’ai toujours rêvé de devenir détective privé… comme dit l’adage : fait de ton rêve une réalité !
Quel cursus as-tu suivi ?
S’agissant d’une reconversion professionnelle, je ne me voyais pas retourner sur les bancs de la fac alors j’ai proposé ma candidature à l’Institut de Formation des Agents de Recherches (IFAR) à Montpellier qui a été retenue. Plus tard, j’ai obtenu une Licence professionnelle Banque-Assurance et un DU Cybercriminalité.
As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?
Actuellement, je suis membre du « Council of International Investigators ». Être membre de cette association me permet de rencontrer des professionnels de tous les pays du monde et notamment d’Europe. Mon agence étant à la frontière de trois pays, il m’est important de connaître les confrères des pays voisins pour mieux diligenter mes enquêtes.
Selon toi quels sont les attraits du métier ?
Ce qui m’a d’abord séduit dans la profession, c’est la polyvalence. Nous devons avoir de solides bases juridiques et de rester en veille constante quant aux évolutions légales et jurisprudentielles ; prendre des photos, rédiger des rapports, faire parfois de la psychologie, être alerte, anticiper et nous adapter à toutes les situations en cours de mission. Ce métier est très riche tant sur le plan professionnel que personnel.
Les points négatifs du métier ?
Le métier peut être stressant ! La peur de manquer un départ de filature, de ne pas réussir des photos ou des vidéos, la crainte de se faire repérer, ne pas parvenir à sortir un dossier et être persuadé qu’il y a une fraude.
Sur un plan plus personnel, l’absence d’horaires fixes ! Il est difficile de combiner sa vie privée avec ce métier car il demande beaucoup de disponibilités de jour comme de nuit.
Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre l’ADI ?
Même si j’exerce avec envie et passion, je dirais la possibilité de rejoindre une équipe pour échanger sur nos difficultés et nos succès !
Lorsque j’ai été sollicitée pour faire partie de l’aventure, j’ai accepté d’intégrer un réseau de confrères dont certains étaient déjà amis et dont les perspectives sur l’avenir de notre profession étaient communes. Il n’est pas toujours possible de faire cavalier seul ; s’entourer de personnes, de professionnels de confiance est essentiel dans notre métier.
Rejoindre l’ADI, était donc une occasion de pouvoir échanger sur des problématiques techniques, juridiques mais aussi, de manière plus générale, sur ce que nous vivons au quotidien.
Faire partie de l’ADI, c’est avoir des projets communs. Chaque professionnel fait l’effort d’écouter l’autre pour avancer ensemble, et le tout dans une bonne ambiance.
As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?
J’aime travailler sur les dossiers d’assurance suspectés « fraude » qui représentent un pourcentage relativement important de mes dossiers. Cependant, la richesse de cette profession repose réellement sur la variété des affaires que l’on peut être amené à traiter. J’apprécie tout autant tout ce qui a trait aux affaires familiales ou d’entreprises.
Quelles sont les valeurs auxquelles tu es la plus attachée dans l’exercice de ton métier de détective privée ?
Exercer mon métier avec passion tout en respectant les règles déontologiques. Toujours être à la hauteur des attentes du client et donner le maximum pour atteindre les objectifs (positifs ou négatifs).
Ce qui m’anime en qualité de détective privé, c’est de pouvoir aider les personnes qui subissent un préjudice et de les aider à mieux pouvoir se défendre. C’est très valorisant de se sentir utile pour autrui.
Ce que j’apprécie particulièrement, c’est la variété des affaires, les déplacements, les rencontres. Chaque jour est différent, chaque affaire a ses propres caractéristiques ; il n’y a pas de routine quotidienne.
Qu’est-ce qu’une bonne journée pour toi dans ce métier ?
Rentrer chez soi, contacter son client le jour même (ou le lendemain) et lui dire : ça y est, j’ai des preuves !
C’est toujours très excitant, après avoir passé des heures et /ou des jours de surveillance d’accéder à la réussite, d’obtenir la cerise sur le gâteau, la preuve parfaite.
Chaque intervention est une aventure humaine qui nous apporte son lot de surprises, de joies et de tristesses. Mais c’est palpitant !
Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais voir apporter ?
Je souhaite que le métier soit mieux reconnu et que tous les acteurs de la justice acceptent de collaborer avec un détective privé sans réticence. Avec la mise en place de contrôles et d’une règlementation assez stricte, mais nécessaire pour satisfaire aux exigences de la profession, nous devrions avoir plus de prérogatives que nous n’en avons à ce jour.
Nous avons un vrai rôle à jouer auprès des particuliers et des entreprises, mais pour cela nous devons avoir plus de moyens, être considéré comme des auxiliaires de justice.
Quels conseils pour un futur candidat intéressé par le métier de détective privé ?
Avoir de l’expérience personnelle et professionnelle en amont, aimer le droit, être curieux, avoir de la patience, être honnête, persévérant et pugnace, passionné ; ce sont autant de qualités indispensables mais non exhaustives pour devenir un bon détective.
Intégrer la profession avec bienveillance en vue de lui apporter une évolution et une image positive et constructive.