"Pour moi, un bon détective doit être à l’écoute, comprendre et accompagner son client, lui permettre de répondre à ses besoins et créer un vrai lien de confiance avec lui.".
Bonjour Maël, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?
Je suis devenu détective privé à Angers il y a 10 ans après une reconversion.
Quelles étaient tes professions avant de découvrir celle de détective privé ?
Après mes études j’ai intégré un grand groupe d’assurances en tant que gestionnaire sinistre et juriste.
Quel cursus as-tu suivi ?
J’ai fait des études de droit, décroché un Master II spécialisé en Droit des Assurances et de la Responsabilité. Lorsque j’ai voulu me reconvertir pour devenir détective, il n’existait que trois formations. J’ai choisi celle de l’université de Paris II Panthéon-Assas qui me correspondait mieux. Elle était plus orientée sur le domaine du Droit mais surtout elle me permettait de maintenir mon activité salariée en parallèle.
Comment as-tu découvert le métier de détective ?
Je ne connaissais pas le métier de détective, c’est un proche qui m’en a parlé. Je me suis alors renseigné et j’ai découvert qu’il s’agissait d’une profession très règlementée alliant le droit et l’enquête. Rassuré par ce cadre et cherchant à sortir du salariat j’ai tout de suite su que ce métier me plairait.
As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?
Je n’ai pas d’autre activité professionnelle à côté mais je me suis engagé dans plusieurs organisations en rapport avec le monde des détectives. J’ai commencé par adhérer au Snarp, un syndicat de détectives, dans lequel je me suis investi en intégrant le Conseil d’Administration il y a plusieurs années. Je fais désormais parti du Bureau en tant que Trésorier. C’est très enrichissant et cela me permet d’être au contact de beaucoup de confrères et de consœurs que je n’aurais sans doute jamais rencontrés autrement.
C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de connaitre certains membres de l’ADI.
Je me suis également investi dans un syndicat professionnel, la CPME, au sein duquel j’exerce quelques mandats sociaux.
Enfin, je fais partie d’une équipe pluridisciplinaire composée d’un avocat et de psychologues, regroupés au sein d’une association : la SFRAEM.
Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre l’ADI ?
J’ai adhéré à l’ADI. pour plusieurs raisons. Le métier de détective est un métier solitaire et rejoindre l’ADI. c’était la possibilité d’échanger avec des confrères de confiance qui partagent la même vision de ce métier et avec qui il est possible de travailler sur des projets professionnels. Je connaissais déjà certains membres, la cooptation est une des conditions pour intégrer le groupe. L’ADI. repose sur des valeurs communes et une entente chaleureuse entre ses membres. Je n’ai pas été déçu.
As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?
Après trois ans d’exercice, j’ai eu la chance de pouvoir intégrer la SFRAEM, association regroupant une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans le domaine de l’emprise mentale et des dérives sectaires. J’ai ainsi pu me former et me spécialiser sur les enquêtes spécifiques à cette matière. Cela va désormais faire 7 ans que je travaille sur ce type de dossiers.
Quelles sont les valeurs auxquelles tu es le plus attaché dans l’exercice de ton métier de détective privé ?
Je considère qu’il s’agit d’une profession juridique. Dès lors, le respect de la règlementation et des lois est primordial pour moi.
J’apprécie particulièrement la relation avec les clients. Pour moi, un bon détective doit être à l’écoute, comprendre et accompagner son client, lui permettre de répondre à ses besoins et créer un vrai lien de confiance avec lui. Ce métier nous fait entrer dans l’intimité des gens et on se doit d’être irréprochable tant avec notre requérant qu’avec la personne sur laquelle on enquête.
Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais voir apporter ?
Les détectives existent depuis très longtemps, le métier a été inventé par Vidocq. Pourtant, j’ai l’impression que ce métier n’en est qu’à ses débuts, que tout reste à inventer. Les champs d’intervention pour notre profession sont vastes tant le recueil de preuve peut être compliqué pour les justiciables.
Mais pour autant j’ai l’impression que nous sommes encore trop peu reconnus à notre juste valeur par les professionnels du Droit. J’aimerais que notre profession, très réglementée, soit prise au sérieux et que l’Etat nous donne davantage de prérogatives, quasiment inexistantes aujourd’hui, pour aider les contribuables à défendre leurs intérêts légitimes.